Librairie La Procure

« Élie redit quelque chose qui est très important pour nous aujourd'hui, qui est qu'est ce que c'est qu'un prophète ? Il pose des questions. Encore une fois, le texte biblique, il est pas là pour répondre à nos questions, il est là pour nous poser des questions. Qu'est ce que c'est qu'un prophète ? Qu'est ce que c'est qu'un homme de Dieu ? Qu'est ce que c'est d'écouter la Parole de Dieu et d'y obéir ? Qu'est ce que c'est ? Découvrir Dieu dans une existence ? Et c'est ça qui nous dit en fait Elie. Donc, il est très réel en ce sens que ça a été d'autant plus réel que Jésus le rencontre. Donc il le rencontre avec Moïse. Et d'une certaine manière, Moïse aussi est une sorte de personnage conceptuel. Abraham aussi en fait, ça veut pas dire qu'ils ont pas existé, ça veut dire que ils représentent un moment donné de la foi du peuple qui se cristallise sur une figure qui devient vivante pour nous. »

© Anne Lécu pour La Procure
Rencontre animée par Mathilde, libraire à La Procure de Paris

« L'adolescence, c'est la découverte qu'il y a quelqu'un à l'intérieur de moi et qu'il y a des conflits. Il y a des discussions. Je ne sais pas où je vais, je ne sais pas ce que je veux. Je veux plusieurs trucs qui sont contradictoires et ça bouillonne. Et cette intériorité là, elle est essentielle, elle est importante et elle est difficile à gérer. Et donc la vie spirituelle, elle est là, elle prend sa racine dans cette intériorité qu'on découvre et qui est en même temps un peu perturbante. Quand on la découvre, on se dit mais attends, c'était si simple il y a encore un an, deux ans et maintenant tout est compliqué. Pourquoi ? Et faire de la place à la présence de Dieu. Faire de la place à la vie avec Dieu là dedans ? Et bien c'est un défi et pouvoir la rendre intelligible auprès des adultes et notamment de ces adultes si particuliers quand on est ado, que sont nos parents, c'est quasiment mission impossible. Parce qu'on ne sait pas, on ne comprend pas soi-même ce qu'on vit. Et on a des gens qui viennent nous dire mais alors attends, c'est pas comme il faut, c'est parce qu'il faut ... Et qui essaye pour notre bien de diriger les choses, c'est très vite insupportable et on explose et ça ne va pas et c'est compliqué. Et c'est pourquoi je crois que quand on essaie de transmettre la foi, il y a une partie essentielle, en tout cas dans l'écoute. Là où on est souvent pressé de balancer du contenu, de dire vas y, reçois ça et puis écoute, apprend par cœur et comprend ça. On doit aussi en fait se mettre à la hauteur de celui à qui on parle, de celle à qui on parle. »

© Adrien Candiard pour La Procure
Rencontre animée par Mathilde, libraire à La Procure de Paris

« Dans le Bataillon du ciel, qui est un court roman que Kessel a consacré au parachutiste français qui s'était entraîné en Écosse et qui ont sauté sur la Bretagne en 1944. C'est un roman, donc tous les noms sont fictifs. Mais Yvonne Beauvais apparaît parce qu'en réalité, c'est le colonel Bourgoin, qui était le chef du maquis de Saint-Marcel, juste à côté du couvent de Malestroit, qui a donné à Kessel la matière de son roman en lui racontant les anecdotes parce qu'il était le chef des parachutistes français qui ont sauté sur la Bretagne à ce moment là. Et il raconte une scène extraordinaire pour moi, que j'ai pris grand plaisir à raconter dans mon livre, qui est cette scène où Yvonne déguise en religieuse deux parachutistes blessés. On se croirait dans La Grande Vadrouille. Mais c'est encore plus spectaculaire, parce qu'en plus, elle l'aimait au cœur, en train de prier devant le Saint-Sacrement en se disant que les nazis iront pas dérangé deux pauvres bonnes sœurs qui sont comme ça en prières alors qu'en fait c'est des parachutistes avec des balles dans la cuisse. »

© Jean de Saint-Cheron pour La Procure
Rencontre animée par Mathilde, libraire à La Procure de Paris