La vie extravagante du comte de Permission, bouffon de Henri IV, racontée par lui-même

Ce que dit l'éditeur

La vie de Bluet d'Arbères apparaît telle une estampe naïve. Né en 1566 dans le pays de Gex de paysans pauvres qui l'employaient à garder les troupeaux, il ne tarda pas à se persuader que la Providence avait sur lui des vues particulières. Il apprit le métier de charron, travailla en Savoie à l'armement du fort de l'Annonciade. La tête échauffée par les tours que lui jouaient ses camarades, de retour dans son village, il s'y annonça prophète envoyé par Dieu pour convertir les protestants. Puis il alla joindre le duc de Savoie qui, s'amusant de ses extravagances, le fit vêtir de sa livrée et le pensionna comme domestique. Les traitements qu'il subissait des gentils-hommes lui firent alors souhaiter un nouveau maître. Ayant accompagné le duc à Paris, il rechercha les bonnes grâces d'Henri IV qui lui consentit une rente. Il se fit alors inviter par les grands à qui il dédiait des petits livres, imprimés sous sa dictée ; car jamais il ne sut lire ni écrire. Puis, abandonné des grands, il prêcha par les rues et ne dut son pain qu'à de maigres aumônes. Au mois d'août 1606, il mourut emporté par la peste ou miné par l'épuisement. Toutes ses aventures, toutes ses visions, il les avait dictées à un secrétaire qui les faisait imprimer sans retouches. Le temps a conservé un assez grand nombre de ces fascicules ; c'est là qu'a été retrouvé le récit fait par Bluet des 34 premières années de sa vie et qu'ont été puisés des éléments suffisants pour continuer ce récit jusqu'à sa mort.