Contributions à l'histoire spirituelle de l'humanité. Vol. 7. Saint Paul

Ce que dit l'éditeur

«La foi que l'on a dans le Ressuscité n'est pas une confiance en quelque chose ou en quelqu'un que l'on aurait en face de soi et dont on serait séparé même par un abîme infranchissable. Lorsque la flamme de la foi brule dans le coeur d'un chrétien, ce n'est plus à vrai dire, l'homme seul qui croit : c'est le Christ qui prend l'initiative en lui, qui croit avec lui. La foi-confiance devient une force surhumaine qui permet à l'homme de réaliser ce qu'il n'atteindrait jamais avec ses seules forces. C'est de cette magie que parle "la foi qui déplace les montagnes" : ce qui se présente au regard de l'âme comme une accumulation d'obstacles terrestres doit disparaitre et laisser l'horizon dégagé.

Peut-être est-ce la meilleure manière de saisir la parole "Non pas moi, mais Christ en moi" que d'apprendre à dire "Je crois, mais ce n'est plus moi qui croit, c'est le Christ qui croit, qui a confiance." par le mystère de la foi, le Christ devient un dieu intérieur à l'homme. Et à la place de l'ancienne foi, qui faisait confiance à, l'homme reçoit, par la présence du Christ en lui, ces pleins pouvoirs, cette confiance nouvelle et totale qui est le principe d'un nouveau monde.»

On ne saurait assez souligner l'importance de ce livre, qui fait vivre d'une façon toute nouvelle le personnage de l'apôtre Paul et le mystère de son dynamisme. Emil Bock, qui a manifestement trouvé l'accès de la personnalité intime de Paul, nous fait découvrir que la clarté et l'impulsion reçues devant Damas, après avoir porté le christianisme à travers les siècles, resurgissent, d'une manière nouvelle et inattendue, avec Goethe et, plus récemment, avec Rudolf Steiner. Après avoir libéré la faculté du penser des limites du rigorisme judaïque, l'impulsion paulinienne est en train de la libérer de l'impérialisme de la science matérialiste. Incompris, même par ses proches, Paul n'en a pas moins ouvert toutes grandes les portes de l'avenir du christianisme. À un moment de l'histoire où, en France plus particulièrement, la menace de la "pensée unique" se précise, on peut souhaiter que cette voix soit entendue.