André Neher

André Neher est né en Alsace allemande pendant la Grande Guerre. Il étudie l'allemand et réussit brillamment le Capes, reçu premier. Il prend un poste de professeur à Sarrebourg et se rend fréquemment en Suisse, à Montreux, où il étudie le judaïsme. Réformé en 1939, il doit se replier en Corrèze où il est bientôt révoqué de l'enseignement par le gouvernement de Vichy. L'indifférence de ses collègues le révolte. Il réussit à échapper à l'arrestation et épouse en 1947 la fille du docteur Bernheim de Lyon qui, comme son père, s'est investie dans le sauvetage des juifs persécutés. Il se tourne vers la littérature et la philosophie juives qu'il va enseigner à l'université de Strasbourg, à une chaire créée pour lui, après avoir réussi à initier un enseignement de l'hébreu dans le secondaire alsacien, comme l'ont fait à Paris Maurice Horowitz et David Feuerwerker. Il écrit en collaboration avec sa femme, professeur de lettres classiques à l'école Aquiba ouverte à Strasbourg au lendemain de la guerre, Amos, contribution à l'étude du prophétisme, L'essence du prophétisme, Moïse et la vocation juive et surtout, en 1962, l'Histoire biblique du peuple d'Israël. Tous deux accueillent à l'indépendance des pays d'Afrique du Nord les juifs qui choisissent alors de s'installer en métropole et s'investissent dans les cercles de l'Amitié judéo-chrétienne. En 1967, choqués par le propos du Général de Gaulle sur le peuple d'élite sûr de lui et dominateur, ils choisissent l'alyah, le "retour" et s'installent à Jérusalem où André Neher enseigne la pensée juive à l'université. Jusqu'à son décès en 1988, Il continue à écrire avec sa femme, Le puits de l'exil, L'exil de la parole : du silence biblique au silence d'Auschwitz ou Jérusalem : vécu juif et message.