Dominique Desanti, d'origine russe et épouse du philosophe Jean-Toussaint Desanti est une journaliste, historienne et biographe française résistante longtemps proche du parti communiste. Elle s'est toujours voulue libre et engagée, dans une démarche de droiture intellectuelle.
Dominique Desanti, de son nom de jeune fille Dominique Perski nait en 1919 à Moscou où son père, collaborateur de Clémenceau pendant la guerre, a été envoyé en mission. De retour en France, elle grandit dans le milieu des émigrés russes chassés par la révolution bolchévique. Passionnée de danse et de théâtre, elle prend des cours avec Louis Jouvet et grâce à sa connaissance du russe et de l'allemand, fait des traductions. Elle rencontre à l'Ecole normale supérieure Jean-Toussaint Desanti qu'elle épouse en 1938 et commence à cette époque une carrière de journaliste interrompue par la guerre. Elle s'engage immédiatement dans la Résistance aux côtés du parti communiste clandestin. Son père arrêté pour avoir mis à l'abri aux Etats-Unis les biens de juifs, est abattu au moment de monter dans un des derniers trains de la déportation en Août 44. Correspondante de guerre, elle suit l'armée dans sa progression en Allemagne et assiste à la libération du camp de Bergen-Belsen où est morte Anne Franck quelques semaines plus tôt. Elle milite au parti communiste jusqu'en 1956, à l'écrasement de la révolte de la Hongrie. Journaliste au Monde, elle mène le combat pour la cause féminine, la décolonisation, l'altermondialisme, militante jusqu'à sa mort en 2010. Elle laisse une série de biographies, Flora Tristan, Sacha Guitry, Marthe Hanau, le couple Aragon- Elsa Triolet, Drieu la Rochelle, Nabokov et le poète résistant fusillé Desnos, ainsi que des mémoires Ce que le siècle m'a dit en 1997 et à quatre mains avec son mari, La liberté nous aime encore qui revient sur leur itinéraire commun à travers les évènements tragiques du XXè siècle.