Winston Churchill n'est pas seulement l'héroïque premier ministre de Grande Bretagne qui, seul en Europe après la défaite française, mena la lutte contre Hitler et fut l'un des artisans de la victoire alliée. C'est également un écrivain prolifique dont l'oeuvre récemment rééditée mérita le prix Nobel de littérature.
Winston Churchill, Sir Winston Churchill, issu d'une des plus grandes familles de l'aristocratie britannique, les Marlborough, seuls autorisés à baptiser palais leur château et dont il aurait dû hériter du titre de duc, entre à Sandhurst, le Saint Cyr anglais après une enfance malherureuse. Il renonce à son titre pour être élu député des Communes et se voit vite confier des responsabilités ministérielles. Ministre de la marine avant 1914, il la prépare à la guerre qu'il juge inéluctable et organise l'expédition des Dardanelles. Ministre des finances dans l'entre-deux-guerres, il prend vite conscience du péril nazi et prêche sans être écouté la fermeté face à Hitler : entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur. Vous l'avez et vous aurez la guerre, tonne-t-il après Munich. Premier ministre l'année suivante, il organise la lutte, soutenu par le roi George VI. Il galvanise la population, résiste aux bombardements intensifs, apporte son aide à la France Libre, accueille sur son sol les Américains pour la préparation du Débarquement et distribue les forces anglaises sur tous les fronts. Il partage la victoire du 8 Mai au balcon du palais royal mais perd les élections de 1945. Il revient brièvement au pouvoir en 1951 mais doit démissionner pour raisons de santé en 1955. A sa mort en 1965,le pays lui fait des funérailles nationales à l'abbaye de Westminster mais il repose dans le village proche du palais familial. Il a écrit toute sa vie, essais, mémoires et même deux romans et s'est vu décerner en 1953 le prix Nobel de littérature. Ses Mémoires de guerre, qui commencent en 1919, car il avait conscience que le traité de Versailles portait un nouveau conflit en germe, ressortent dans une traduction nouvelle de François Kersaudy.