Marc Boegner est une des hautes figures du protestantisme français, pasteur d'une des plus importantes paroisses françaises pendant 35 ans et surtout président de la Fédération protestante de France de 1929 à 1961, poste qui donnera tout son poids à son engagement auprès des persécutés pendant la 2è guerre mondiale.
Marc Boegner est né en 1881 à Epinal dont son père était sous- préfet, puis grandit à Orléans où il devient l'ami de Charles Péguy. A la fin de ses études secondaires à l'Ecole Alsacienne, il entre au lycée Lakanal pour préparer l'école navale. La myopie contrarie son projet : il s'inscrit alors en droit puis sous l'influence d'un oncle pasteur, entre à la faculté de théologie protestante de Paris. Après sa thèse, il entame son ministère dans un village de la Drôme puis devient en 1911 professeur à la maison des missions protestantes. Il y découvre l'oecuménisme. Pendant la guerre de 14, il est mobilisé à Paris dans les services médicaux. A l'Armistice, il est nommé pasteur de l'église de l'Annonciation rue Cortambert à Paris. Il en sera le pasteur jusqu'en 1953, secondé par le pasteur Pierre Maury. Il devient en 1929 président de la Fédération protestante de France puis en 1938 le premier président du conseil national de l'Eglise réformée de France. En 1940, Pétain le nomme au conseil national de Vichy mais il s'en éloigne peu à peu et s'élève hautement contre la persécution et la livraison des juifs à l'occupant. Ses protestations, faites conjointement avec Mgr Gerlier, archevêque de Lyon et le Grand Rabbin de France, sont lues en chaire pendant les cultes dominicaux. Son action lui méritera l'inscription au nombre des Justes parmi les Justes. A la Libération, il s'engage de plus en plus au sein du mouvement oecuménique. Il sera observateur au Concile Vatican II. Il meurt en 1970.