L'école des compétences dans l'optique de la gestion mentale

La brillante thèse de doctorat de Paulin Kalala Kabeya que son livre est l'occasion de faire connaître est née d'une rencontre significative avec l'oeuvre du fondateur de ce qu'il est convenu d'appeler la « gestion mentale » (...), d'abord de manière fortuite en 1990, puis de façon plus conséquente, beaucoup plus tard (en 2008), à un moment décisif de son parcours universitaire où il s'interrogeait sur les raisons du décrochage scolaire dans son pays. Il comprit alors que celles-ci ne sont pas seulement imputables à des facteurs socio-économiques ou structurels, même si ces derniers doivent être aussi considérés, mais relèvent tout autant d'une causalité proprement intrinsèque qui invite à situer l'analyse sur le terrain de la pédagogie et plus particulièrement de celle, personnelle et souvent implicite, que l'élève met en oeuvre pour apprendre.

Mais une autre origine de ce travail est également perceptible : la volonté de promouvoir au sein d'un pays où la rénovation du système éducatif constitue, peut-être encore plus qu'ailleurs, une condition de progrès et de développement démocratique, une école des compétences qui soit aussi une école de la personne. Nul doute que Paulin Kalala Kabeya, pédagogue africain, particulièrement éclairé et inventif, a su découvrir dans la pensée d'Antoine de La Garanderie de quoi rendre conciliable cette double exigence : d'une part, celle du développement des compétences à l'école et par l'école, d'autre part, celle d'une considération inconditionnelle de la personne et de son éducabilité.