D'un siècle l'autre, André Malraux : actes du colloque de Cerisy-la-Salle - Centre culturel international (Cerisy-la-Salle, Manche). Colloque (2001)

D'un siècle l'autre, André Malraux : actes du colloque de Cerisy-la-Salle

Centre culturel international (Cerisy-la-Salle, Manche). Colloque (2001)

Gallimard | novembre 2002
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Ce que dit l'éditeur

Le centenaire de la naissance d'André Malraux nous a offert l'occasion de l'évoquer à Cerisy-la-Salle, dans ces lieux où s'épanouirent toutes les audaces intellectuelles et littéraires du second demi-siècle et où flotte encore le souvenir de l'abbaye de Pontigny, quand André et Clara Malraux venaient y incarner, aux yeux des khâgneux et de leurs professeurs, le «bolchevisme» des années vingt. Ce fut donc un colloque, et non une célébration.

Sous cet apparent désordre nous voudrions cependant manifester une conviction profonde : la pensée de Malraux restera certainement une des plus sérieuses, des plus libres et des plus originales de son siècle parce qu'elle fut constamment animée par le refus de ce qu'il appelait «la comédie». Malraux, osons l'affirmer, n'a jamais cherché à séduire, à être fêté, comme on disait alors. Même les mythes ou mensonges dont il s'est entouré (et dont on n'a pas fini de lui faire grief) n'étaient guère conçus pour s'attirer la sympathie ou l'admiration frivoles des gens à la mode ; ils étaient tous des défis, lancés bien plus dans le souci d'exercer une vraie influence que dans celui de faire de l'effet. Il a été, dans sa vie, la proie de quelques obsessions de même nature que celles qu'il prête aux écrivains dostoïevskiens qu'il a aimés (Bernanos, Louis Guilloux...), c'est-à-dire d'obsessions qui le rendaient indifférent à la construction d'un moi mondain sur la scène de la comédie sociale. Malraux politique n'a pas non plus cherché - c'est le moins qu'on puisse dire - à flatter l'opinion publique ; il faut voir là l'une des raisons de son admiration pour le général de Gaulle, auquel il prêtait la même indifférence. Et c'est encore avec cette indifférence qu'il a accueilli la pluie de sarcasmes qui a accompagné ses essais sur l'art. Car c'est avec son observation personnelle des êtres et du monde, avec ses connaissances (plus étendues et surtout plus précises qu'on ne l'a dit) et ses idées propres qu'il se battait. Sa séduction (puisqu'il n'y a pas de meilleur terme) était de celles que Freud prête aux oiseaux de proie, aux chats et aux femmes narcissiques - ces êtres autonomes, qui semblent porter en eux le principe nécessaire et suffisant de leur existence. On pardonnera peut-être à tous les intervenants de ce colloque d'avoir été sensibles - une fois au moins dans leur vie - à cette séduction-là.

Résumé

Ces études montrent comment Malraux refusa d'être fêté et de séduire, ce qu'il appelait "la comédie", ne cherchant pas à flatter, gardant une pensée libre, originale et sérieuse. ©Electre 2024

Caractéristiques

Éditeur(s)
Date de parution
20 novembre 2002
Collection(s)
Les cahiers de la NRF
Rayon
Littérature généralités
Contributeur(s)
Jean-Claude Larrat (Editeur scientifique (ou intellectuel)), Jacques Lecarme (Editeur scientifique (ou intellectuel)), Jean-Claude Larrat (Auteur), Jacques Lecarme (Auteur)
EAN
9782070767694
Nombre de pages
409 pages
Reliure
Broché
Dimensions
21.0 cm x 14.0 cm x 2.7 cm
Poids
400 g