Au royaume des ékronomistes : conte à dormir debout les yeux ouverts

Ce que dit l'éditeur

Plain-Idées : qu'il s'agisse de chroniques, fictions ou essais, des textes dévoilant la pensée d'humanistes, philosophes, scientifiques, femmes et hommes de terrain...

Il était une fois un paisible royaume où les jours passaient. Les nuits. Les crépuscules et les aurores. Les semaines, les mois et les années. Le temps lui-même, qui ne demande à personne l'autorisation de passer, passait.

Les primates à deux pattes peuplant le royaume, qui n'avaient rien d'autre à faire que de vivre, vivaient. Ainsi menaient-ils une existence qui avait le mérite d'exister. Du moins s'agissant de l'espèce la plus nombreuse parmi les primates à deux pattes : Primatus ordinarius consumeris (Poc).

Quant à primatus liberalus Oligarchis, dont le nombre n'excédait guère le centième de la population totale, il nourrissait bien d'autres ambitions et développait une activité frénétique. Bien entendu, Oligarchis ne réalisait rien lui- même, de ses propres mains... Il détenait les titres de propriété, les capitaux et ordonnait à Poc qui exécutait.

Poc étant parfois récalcitrant, Oligarchis avait eu l'idée de génie de créer primatus domesticus Mediatis, une espèce nouvelle obtenue par modification génétique.

Sans cesse optimisé, Médiatis avait su se rendre indispensable à Oligarchis. Il mobilisait les parcelles de cerveau disponibles pour vendre à Poc les produits d'Oligarchis...