Nikolaï, le bolchevik amoureux

Ce que dit l'éditeur

« Vous savez, Malraux, je dois vous avouer quelque chose... Quelque chose qui me pèse. Peut-être au fond l'avez-vous remarqué ?... Non ? Vraiment non !... Eh bien, alors, il est temps que je vous dise que j'ai longtemps été sur mes gardes en face de vous. Et si vous m'en demandez la raison, ce qui est votre droit, je vous répondrai que je le suis avec tout le monde car, voyez-vous, je me suis inventé un principe de survie qui se résume à deux mots, Ruse et feinte.

- Ruse et feinte, hein ?
- Oui.
- Alors nous sommes deux.
- Comment ça, deux ?
- Moi aussi, je louvoie entre l'envers et l'endroit même si je ne suis pas certain que ça aurait marché en face d'un Fouquier-Tinville
. - L'accusateur public de la Terreur ? Celui-là, il aurait mérité d'être soviétique. Je vais vous donner une nouvelle preuve de ma confiance, Malraux. Si je rentre à Moscou, Staline me tue !
- Eh bien, ne rentrez pas. »

Mars 1936, Boukharine, jadis l'enfant chéri du Parti selon Lénine, se sait au bord du gouffre. Or, voici que, contre toute attente, Staline l'appelle et lui donne l'ordre de se rendre en France afin de négocier l'achat des manuscrits de Marx alors aux mains des socialistes allemands réfugiés à Amsterdam.

Est-ce une invitation à l'exil ? Ou, au contraire, l'amorce d'un retour en grâce ?

Plus étrange encore, le même Staline autorise, quelques semaines plus tard, la très jeune épouse de Boukharine à quitter Moscou et à le rejoindre à Paris.

Que faire ?

Que vont-ils faire ?

Que peuvent-ils faire ?