On a perdu la guerre mais pas la bataille : une histoire de vengeance

Ce que dit l'éditeur

En France, le service militaire était encore obligatoire en 1982. L'armée s'est professionnalisée quelques années plus tard mais, à cette époque, mes amis et moi étions tous traumatisés par la perspective de gâcher la plus belle année de notre vie en mettant en pratique des préceptes contraires à notre éthique, dans un environnement où l'humiliation serait la norme. Personnellement, ce qui me terrifiait le plus était de partager une chambre malodorante et sûrement obscure avec 20 garçons.

Ma jeunesse tout entière a été ternie par cet horizon. Aussi, lorsqu'est arrivée la date fatidique, celle de la visite d'incorporation, dite des "trois jours", nous avons rivalisé de créativité afin d'être déclarés inaptes au service. Par la suite, un nuage noir - la peur d'être démasqués et jetés en prison pour notre imposture - nous a suivis partout, comme l'image du bras qui surgit de l'eau à la fin du film "Délivrance".

Michel Gondry