Greco et les modernes

Ce que dit l'éditeur

Greco incarne, comme aucun autre artiste, la portée de la redécouverte des oeuvres du passé dans la genèse même de la peinture moderne. Le maître crétois, oublié après sa mort en Espagne et ignoré à l'étranger, s'est imposé comme l'exemple le plus remarquable du peintre qui, méprisé et méconnu, fut apprécié au point de devenir une véritable référence, voire même un guide, pour de nombreux artistes du XIX^e siècle et, à une échelle plus importante encore, du XX^e siècle. Ainsi, d'Édouard Manet ou de Paul Cézanne à l'avant-garde cubiste (Pablo Picasso bien sûr), des expressionnistes allemands (Max Beckmann ou Ludwig Meidner) aux surréalistes (André Masson et Alberto Giacometti), Greco incarne le mythe de l'artiste exilé, créateur d'un langage nouveau et profondément expressif, qui a tant impressionné des peintres comme Clyfford Still ou Jackson Pollock.

Les multiples aspects sous lesquels Greco a exercé son influence pendant un siècle et demi mettent également en évidence les facettes variées qu'ont présentées ses peintures pour les artistes modernes et permettent de porter un regard nouveau sur les différents courants qui se sont intéressés, pour des raisons parfois contradictoires, à ce grand peintre du passé.