Croiser le fer : violence et culture de l'épée dans la France moderne (XVIe-XVIIIe siècle)
Pascal Brioist , Hervé Drévillon , Pierre Serna
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurBayard, d'Artagnan, le chevalier d'Éon ; ces figures de bretteurs racontent des histoires différentes, mais néanmoins reliées entre elles par le fil d'une lame. Le chevalier, le duelliste et l'escrimeur sont autant d'archétypes qui révèlent qu'à l'époque moderne l'épée est une culture que ce livre entreprend d'explorer dans tous ses aspects : du geste de l'escrimeur aux valeurs qui lui sont associées. C'est en effet à partir de la Renaissance que les techniques de l'escrime deviennent un art guidé par des principes savants et moraux. L'analyse des valeurs impliquées dans cet art permet aussi de suivre l'évolution des idéaux de la noblesse qui fait de l'épée le vecteur de son identité. Il ne faudrait, toutefois, pas oublier que l'art de vivre l'épée à la main reste, de part en part, un art de tuer. À une époque où le port d'une arme blanche est une pratique courante, l'escrime civile et civilisée ne saurait occulter les cadavres abandonnés par les innombrables duellistes. C'est pourquoi l'histoire de l'épée est aussi une histoire de la violence et de l'inaltérable fascination qu'elle exerce. Pour le découvrir, il faut alors plonger dans les archives d'une justice souvent prompte à occulter ce crime qui trouble l'image d'un roi absolument maître de ses sujets. Une autre vision du rapport entre violence et civilisation se dessine de cette façon. S'il est souvent admis que la violence est le contraire de la civilisation, on découvre que l'escrime et ses pratiques meurtrières alimentent une véritable civilisation de la violence, c'est-à-dire une culture, un art, un savoir mis au service de l'homicide. Oublions un instant le roman de cape et d'épée et ses duellistes aimables et bavards pour considérer la brutalité de ceux qui, dans le silence des petits matins, règlent leur compte l'arme à la main. L'époque moderne se révèle alors sous un autre jour, grâce à l'archéologie du geste de l'escrimeur, restitué dans toute sa technicité, dans toute sa férocité. C'est ainsi que l'épée peut faire l'objet d'une véritable histoire totale, attentive aux objets, aux gestes, aux pratiques sociales et aux courants intellectuels de la Renaissance aux Lumières. |
RésuméEtude sur l'art de l'escrime en France à l'époque moderne et sur l'état d'esprit qui accompagne ces bretteurs. Les historiens examinent également les manifestations de la violence individuelle, à une époque où le port d'une arme blanche était une pratique courante. Ils évoquent la technicité et la férocité du geste de l'escrimeur ainsi que les modes de relations sociales qu'elles révèlent. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
8 novembre 2024
Collection(s)
Les classiques de Champ Vallon
Rayon
XVIe siècle : généralités
EAN
9791026713043
Nombre de pages
514
pages
Reliure
Broché
Dimensions
20.0
cm x
13.0
cm x
3.4
cm
Poids
504
g
|
À propos de l'auteurPascal Brioist, historien moderniste, s'intéresse à l'histoire culturelle et à celle des sciences et des techniques, à ce titre impliqué dans l'aménagement du Clos-Lucé et à l'Angleterre . Féru de littérature de cape et d'épée, il a coécrit avec deux collègues et complices un livre sur le duel au XVIIè siècle. |