Quand les impressionnistes s'exposaient

Ce que dit l'éditeur

1874 Un groupe d'artistes lance une exposition dissidente, rapidement baptisée, par dérision, impressionniste.

Sept autres expositions se dérouleront jusqu'en 1886, suscitant l'incompréhension du public, entretenue par des campagnes de presse orchestrées par le monde de l'art « officiel » - tous les arguments sont bons pour discréditer ces artistes novateurs : escrocs, aliénés mentaux, sectes...

Un écosystème de l'art contemporain se met alors en place : les impressionnistes remettent en question l'organisation du marché de l'art, cherchant à promouvoir et à vendre directement leurs oeuvres. Ils lancent des campagnes de communication, dont les méthodes « de Barnum » étaient jusqu'alors réservées aux spectacles populaires : mâts publicitaires, drapeaux, affiches voyantes... Et dans les salles d'exposition, tout est soigneusement organisé, du tissu qui couvre les murs aux encadrements, sans oublier les banquettes et l'éclairage. Durand-Ruel, qui s'imposera comme le marchand des impressionnistes, développe, lui aussi, une stratégie commerciale inédite : pariant sur l'avenir, il part à la conquête du marché nord-américain ouvert à de nouvelles formes d'art.

Cet ouvrage s'appuie sur une documentation de première importance et met en avant propos et témoignages de « premières mains » qui révèlent pour la première fois la stratégie des artistes, et l'organisation de leur « groupe » avec ses alliances et ses dissensions. Les échos avec notre époque contemporaine sont multiples et pour le moins surprenants !

Mais encore, ce livre révèle les multiples facettes des expositions impressionnistes qui présentent un large échantillon de techniques et de supports : estampes, sculptures, projets de céramiques, éventails, dessins... Dans tous ces domaines, les impressionnistes expérimentent et se montrent novateurs, gommant les frontières entre beaux-arts et arts décoratifs.

Aucune étude de ce type sur l'impressionnisme n'avait été réalisée, et ce livre constitue un apport de grande importance pour l'histoire de l'art et de sa médiation à l'aube du modernisme.