Louis Beuve (1869-1949) : une passion normande

Ce que dit l'éditeur

De son vivant à sa mort, Louis Beuve a connu des heures de gloire. Il a été célébré comme un écrivain normand d'exception. En effet, il a été avec Alfred Rossel, le premier en Normandie continentale (les Normands des îles de Jersey et Guernesey l'ayant précédé) à donner au parler normand le statut de langue écrite de valeur littéraire. Il a ainsi montré l'exemple et ouvert la voie de nombreux auteurs d'expression dialectale dans toute la Normandie.

Par ailleurs, il s'était donné mission de « renormanniser » la Normandie et de lui redonner le rang qu'elle avait à l'origine, au temps des ducs, héritiers des Vikings, celui d'une nation puissante et indépendante, projet à long terme dont il voulait jeter les bases en prenant des initiatives originales.

Poète et prosateur en normand et en français, Louis Beuve manifestait dans son oeuvre son appartenance à deux cultures, ouvertes sur le monde, en particulier aux cultures anglo-saxonnes et scandinaves. Son caractère entier, passionné n'a pas toujours été bien apprécié. Il était nécessaire de le replacer dans son temps pour comprendre sa popularité et lui rendre justice. Il reste l'une des grandes figures d'une civilisation normande traditionnelle presque disparue mais inscrite désormais dans notre histoire et dans nos mémoires.

« A quoi sert-il de laisser beaucoup de pages après soi, si elles doivent être une amusette sans profit, qu'on lit mais ne relit jamais ? Pour le patois, il y a plus : le poète est archiviste des mots et des tournures qu'il recueille et qu'il fixe en un monument. »
Louis Berry