Interdictions israélites : recherches économico-juridiques sur l'interdiction de la propriété aux israélites

Ce que dit l'éditeur

Carlo Cattaneo représente l'une des modalités les plus manifestes de ce qu'on pourrait appeler une approche italienne de la philosophie, soucieuse, dans la tradition qui va de Vico à Capograssi en passant par Romagnosi, de mesurer à l'expérience et aux données de l'histoire non seulement la validité des énoncés philosophiques, mais aussi celle des dispositifs juridiques et des conditions économiques, et d'apprécier leur fécondité pour la vie même de l'individu et des sociétés.

Dans les Interdictions israélites (1837), Cattaneo aborde un sujet délicat en tirant toutes les conséquences de sa méthode : c'est en tant qu'il vise l'unité apaisée des nations qu'il envisage la question israélite selon la perspective de la situation strictement économique et juridique laissée aux Juifs par les sociétés modernes héritières des pesanteurs de l'histoire, en montrant combien elle procède d'une erreur fondamentale dans cet ordre même. Une cohérence économique et juridique bien pensée oblige donc à revoir de fond en comble la tradition de marginalisation à laquelle les Juifs ont été trop longtemps confrontés. Texte libérateur, en tous les sens du terme, précisément parce qu'il place une question délicate sous un tout autre jour, et inverse, pour ainsi dire, la charge de la preuve : les sociétés modernes, pour être elles-mêmes et assurer le bon équilibre public, doivent renoncer à toutes les modalités et les guises plus ou moins souterraines de discrimination.