Robert Paxton

Robert Paxton est né en Virginie en 1932 et très tôt passionné par l'histoire, il l'étudie à l'université de Washington, à Oxford et à Harvard. En 1960, au cours d'un séjour à Paris pour les recherches indispensables à sa thèse sur l'armée française, la consultation des archives , en particulier allemandes, lui fait apparaître une réalité différente de celle relatée par l'historien français Robert Aron dont l'Histoire de Vichy, publiée en 1954, faisait jusque là autorité. Il la réfute dans sa thèse publiée en 1966, bientôt suivie de son ouvrage fondamental, La France de Vichy en 1972. Ce livre bouscule les idées reçues et en particulier celle selon laquelle Pétain et le gouvernement de Vichy auraient joué le jeu d'une collaboration de façade pour adoucir l'Occupation. Paxton montre au contraire la participation de Vichy, qui a parfois devancé les exigences de l'occupant, dans la Shoah et son désir, né de l'antiparlementarisme d'une certaine droite, de s'associer à l'ordre nouveau nazi. Les historiens français Henri Rousso, Jean-Pierre Azéma et Marc Ferro ont approfondi et nuancé les analyses de Paxton à qui ils reprochent notamment, dans son appréciation de l'attentisme de la masse de la population, de sous-estimer la terreur nazie et de réduire la Résistance à ses groupes structurés. Après une longue carrière de professeur à Columbia, Paxton s'est installé en France la retraite venue.