Carnets de ville

Exils/créations, quels passages ?

La troisième édition des rencontres « Villes, voyages, voyageurs », qui s'est déroulée à Villeurbanne (Rhône) à l'automne 2008, avait pour propos, un rien provocateur, de rapprocher deux termes apparemment contradictoires : « exils » et « créations ». Le colloque organisé le 13 octobre au Rize - Centre mémoires & société a montré que cette contradiction éventuelle était en réalité riche de sens, nécessairement ambivalente et porteuse d'interrogations sur la notion même d'exil.

Comme les précédents « actes », parus en 2005 et 2007, ce nouveau volume des Carnets de ville constitue à la fois une synthèse des temps forts de ces échanges, mais aussi une proposition d'approfondissement du dialogue noué au cours de ces rencontres autour des questions liées à la dimension créatrice de l'exil, grâce à la présence de plusieurs contributions originales.

« Il n'est pas question de minimiser le drame que constitue l'exil - ou l'enfermement dans l'exil -, comme les événements de ces derniers mois au Proche-Orient ou en Afrique orientale nous le rappellent crûment. Ni de gommer la contradiction qui consiste à évoquer, dans ces temps de crises, de violences et de déplacements forcés de population, la capacité de l'exil à générer des formes originales de création, sans que ce terme ait une connotation exclusivement artistique. Les exils d'aujourd'hui sont devenus plus atypiques. Ils peuvent être physiques et géographiques aussi bien qu'" intérieurs " ou symboliques. L'exil n'est plus dès lors seulement une épreuve, voire une affliction, mais un moment de l'histoire de l'Homme, de sa conscience. »

Pierre Gras