Eugenio Borgna explore l'inépuisable dimension de la sphère émotionnelle. Il raconte la nostalgie blessée : celle de la mémoire, du temps et de la patrie perdus, de l'enfance. Il y a la nostalgie blessée par la souffrance et celle qui y échappe.

La nostalgie, enfin, prend tout son sens comme « métaphore de la vie » ; en nous révélant la profondeur du passé que nous portons tous en nous.

Elle nous éloigne du dragon de l'indifférence qui nous assèche dans le désert des émotions.

« Il y a des nostalgies qui aident à vivre, qui nous amènent à tourner notre regard vers le passé et à en récupérer les images, des nostalgies pourvoyeuses de sens, qui nous aident à échapper au dragon de l'oubli, aux glaciers des émotions perdues.

Il y a des nostalgies qui font mal et qui décharnent, des nostalgies rêveuses et contemplatives, des nostalgies qui font vivre et des nostalgies qui font mourir, des nostalgies qui se nourrissent de souvenirs étincelants de joie et de tristesse, des nostalgies qui ne s'effacent pas avec le temps, et des nostalgies frêles et éphémères, des nostalgies léopardiennes qui, énigmatiques et fuyantes, accompagnent toutes les périodes de notre vie et illuminent notre chemin de lueurs stellaires en nous préservant des écueils de la sécheresse sur lesquelles ont tendance à s'échouer nos coeurs las et exténués. »