Michel Thersiquel

1944-2007

Trop tôt disparu, Michel Thersiquel laisse une oeuvre construite les yeux dans les yeux. Fils d'un photographe-horloger de Bannalec dont il reprendra la boutique en 1973, il garde de sa formation le goût de la précision et un haut niveau d'exigence.

Mais, féru de liberté, il ouvre en 1966 une galerie à Pont-Aven et devient l'ami des écrivains Xavier Grall, Glenmor, Georges Perros... Comme eux, il rejette la Bretagne carte postale et veut se démarquer des images convenues. Cette quête le mène des intérieurs ruraux bigoudens, saisis dans une vérité ethnographique, aux pensionnaires en rééducation fonctionnelle de Kerpape, sur lesquels il pose un regard inédit. D'autres travaux de longue haleine se focalisent sur les formes et les lumières. Parallèlement, il multiplie les portraits noir et blanc, en lumière naturelle sous la verrière de son atelier, publie régulièrement et expose en des lieux prestigieux, jusqu'à la Bibliothèque nationale. On retrouve sa patte dans ses reportages pour Le Chasse-Marée, ArMen et Bretagne Magazine.

Après avoir failli disparaître accidentellement dans un incendie, le fonds Thersiquel a été confié en 2012 au Port-musée de Douarnenez, et sa diffusion à l'association Les Amis de Michel Thersiquel.

Un photographe, un auteur de bande dessinée et entre eux, la Bretagne.

Michel Thersiquel a produit des images qui touchent à l'essentiel de ce pays et sont instantanément devenues classiques.

Bruno Le Floc'h a publié des albums puissants et délicats, élevés eux aussi dès leur parution au rang d'incontournables.

Pour la première fois rapprochées, leurs oeuvres entament ici un dialogue original. Ce choix est assorti de commentaires qui apportent un éclairage esthétique et biographique sur ces deux irremplaçables créateurs.