Kahina. Regarde la répartition des députés !

Shahinez. Combien ! ! ! Vous dites y sont ? 577 personnes ! ! ! C'est tout ? ! 577 pour des millions de personnes ! Vous me dites que 500 bonshommes décident que moi je gagne 1 000 euros par mois ? ! (temps) Quoi ? (temps) Vous dites ? que Moi aussi je peux me présenter et décider ? !

Kahina. Faudrait aller à l'école pour ça. Savoir lire et écrire.

Khadija. Tiens, regarde Monsieur l'huissier, regarde, ma carte d'identité, regarde, qu'est-ce que tu lis ? Ouui. C'est ça ! Française, exactement. Mais regarde-moi. Qu'est-ce que tu vois ? (temps) Une belle femme ? (toutes rient et font leurs commentaires) Et encore si tu m'avais vue à 20 ans ! Avec des formes comme ça. Une vraie bombe... Oui... Non, je n'ai pas caché de bombe ! Je dis, j'étais canon Monsieur l'huissier... Là maintenant, il y a les enfants qui sont passés, mais avant...

Charlotte. Non, je te dis, Monsieur l'huissier que 500 mecs pour représenter la France dans sa... diversité, c'est un peu just non ? (temps) Le Sénat aussi ? Combien ? 331 schnocks ! mais où je suis moi là-dedans ? ! Y'a que des hommes. On a rien trouvé de mieux comme système de représentation démocratique ? ! Ahh... C'est un peu décevant. 13% de femmes ? (doucement) C'est beau la parité !

Le collectif Quelques unes d'entre nous s'est constitué après les révoltes d'octobre-novembre 2005 pendant lesquelles le groupe de femmes de la maison des Tilleuls avait été très mobilisé aux côtés des habitants.

Elles ont pris leur nom à l'exposition collective Quelques unes d'entre nous, réalisée en 2004, où elles interrogeaient déjà la place des femmes dans la société et les représentations que l'on en donne.

Le bruit du monde m'est rentré dans l'oreille écrit par Elsa Solal à partir de groupes de parole et d'écriture s'inscrit dans la continuité d'un travail de fond pour se réapproprier leur parole.