Pierre Veilletet disparu début 2013, est un de ces journalistes devenus écrivains sur le tard, à 40 ans passés, avec un livre, La pension des nonnes qui a tout de suite trouvé sa place dans la littérature. Ami de Jean-Claude Guillebaud, il a fondé avec lui les éditions Arléa.
Pierre Veilletet, est né dans les Landes, a grandi à Tarbes et vécu toute sa vie professionnelle à Bordeaux dont il avait l'accent. Il se lance dans le journalisme à Montauban, actualité locale, sport automobile. Le rédacteur en chef,
Henri Amouroux lui fait connaître
Jean-Claude Guillebaud à qui va l'unir une étroite amitié et avec qui il va fonder les
éditions Arléa. Il entre alors à
Sud-Ouest où il lance
Sud Ouest dimanche. Il est en vacances en Espagne quand tombe la nouvelle de la maladie de Franco. Il prolonge donc son séjour et les articles qu'ils envoie à sa rédaction pendant les semaines d'agonie du Caudillo lui valent le
prix Albert Londres en 1976. Sans abandonner le journalisme, il sera rédacteur en chef de Sud Ouest et présidera
Reporters sans frontières. Son amour viscéral de la littérature le pousse à 43 ans, à suivre le conseil de son ami
Joseph Kessel :
arrête les reportages et écris vraiment..
La pension des nonnes reçoit le prix François Mauriac,
Mari Barbola le
prix Jacques Chardonne deux ans plus tard,
Bords d'eaux le
prix Jean Jacques Rousseau. Ses livres, pas forcément faciles d'accès, chantent Bordeaux, sa région, son vin. On le trouve tout entier dans le plus personnel,
Querencia et autres lieux sûrs, dans lequel il détaille ses passions, musique, vin, littérature, le Médoc, la corrida. Arléa lui a rendu hommage en réunissant ses oeuvres sous un seul titre
Oui j'ai connu des jours de grâce.