Thomas Mann

Thomas Mann est un homme du Nord de l'Allemagne, la ville hanséatique de Lubeck, cadre du roman de jeunesse qui lui apporta une gloire instantanée à 26 ans, en 1901, Les Buddenbrook, chronique de l'essor et du déclin d'une famille de riches commerçants, inspirée de la sienne, mais il s'installe à Munich à l'entrée de l'âge adulte et ne quittera la Bavière que pour prendre le chemin de l'exil. Il écrit Mort à Venise en apprenant la mort de Gustav Mahler en 1911. La Montagne Magique, roman de formation et vaste réflexion sur l'histoire, l'esthétique et le déclin de l'Europe qui parait en 1924, lui est inspiré par la catastrophe de la Grande Guerre qui entraine sa conversion aux idées libérales. Mais c'est en fait Les Buddenbrock que couronne le prix Nobel de littérature en 1929. Son frère Heinrich Mann, auteur du roman qui deviendra L'ange bleu au cinéma et lui sont très tôt lucides sur la montée des fascismes en Europe. En Suisse pour la santé de sa femme en 1933, il décide, poussé par ses fils, de ne pas rentrer en Allemagne et attaque Hitler sans relâche. Il est déchu de sa nationalité en 1936 et décide de partir aux Etats-Unis en 1938. Son frère l'y rejoint. En Californie, il se lie avec les exilés allemands, Kurt Weil, Brecht, Fritz Lang et Schönberg qui lui inspire Doktor Faustus, portrait désespéré de l'Allemagne, qui paraît en 1947. Son fils Klaus Mann, écrivain lui aussi combat avec les forces américaines mais, gagné par le désespoir, se suicidera en 1949. Mann revient en Europe après la guerre mais en dépit de voyages en Allemagne, pour recevoir le prix Goethe à Francfort, par exemple, se réinstalle en Suisse où il meurt en 1955.