André Mandouze

André Mandouze est né à Bordeaux en 1916, dans une famille profondément croyante. Il avoue avoir été très heureux à l'Ecole normale supérieure où il est prince tala et milite à la JEC. Il la quitte agrégation en poche en 1937 et témoin inquiet de la situation politique. Il s'engage dans la Résistance dès 1940, avec des gestes symbolique, le refus du portrait de Pétain dans sa classe, ou, tout juste nommé à l'université de Lyon, le jour de l'entrée des nazis dans Athènes, en 1942, une minute de silence demandée ainsi à ses étudiants : Debout, Messieurs, le drapeau de la barbarie flotte sur le temple de la culture. Cette même année, il lance avec le père jésuite Pierre Chaillet les Cahiers de Témoignage Chrétien. A la Libération, il part à l'université d'Alger préparer sa thèse sur Saint Augustin et y découvre la situation coloniale explosive. Il ne cesse d'alerter l'opinion et lorsqu'éclate la guerre d'indépendance, milite contre la répression et l'usage de la torture, au point de devoir quitter le pays avec sa famille en raisons des menaces qu'il reçoit de l'OAS. De retour en France, il ne se tait pas, bien au contraire, sa maison est plastiquée et il est arrêté et emprisonné quelques semaines en 1956, libéré par la campagne menée par Mauriac et Domenach. Il retourne en Algérie en 1963, pour y réorganiser l'enseignement supérieur, mais rentre à la prise de pouvoir de Boumédienne. Professeur à la Sorbonne, il continue à travailler sur les débuts du christianisme, et à s'insurger des intégrismes, des atteintes aux droits de l'homme ou à l'esprit oecuménique. Il retourne une dernière fois en Algérie pour un colloque sur Saint Augustin. Il meurt en 2006, laissant outre ses ouvrages sur le temps de Saint Augustin des Mémoires d'outre siècle.