Le 28 avril 2016, René Hausman s'éteint à l'âge de 80 ans, chez lui à Verviers, en Wallonie. Quelques heures plus tôt, dans la quiétude de son atelier, il travaillait sur la septième planche de La mémoire des pierres. Sur un scénario de son épouse Nathalie Troquette et de son ami Robert Reuchamps, le grand enlumineur de la bande dessinée franco-belge préparait son retour chez Aire Libre.

Un récit sur mesure où son amour pour la nature, les animaux, mais aussi pour les hommes et les femmes de bonne et de mauvaise volonté trouvait un champ d'exploration pictural tout à la fois familier et renouvelé. Avec la disparition de l'artiste, La mémoire des pierres aurait pu sombrer dans l'oubli et la poussière d'un cartonnier. Mais l'artiste était aussi un professionnel de la bande dessinée et avant de passer à la réalisation des planches, il avait esquissé la totalité de l'album sous la forme d'un story-board.

Désormais, ce qui n'était qu'une étape de travail reste, avec les sept premières planches réalisées, le seul témoignage de ce qui ne devait pas être le dernier album de René Hausman. Ce que personne d'autre n'aurait dû voir sous cette forme primitive, il a été décidé de la partager avec ses lecteurs. Pour la première fois, ceux-ci sont invités à partager l'intimité de la création de l'un des plus singuliers auteurs de la bande dessinée belge.

Avec cette édition exceptionnelle, Aire Libre accompagne une dernière fois celui qui fut l'un de ses plus puissants créateurs.