Jean Hatzfeld

Jean Hatzfeld, fils d'une lignée de professeurs - son grand-père était l'helléniste homonyme - est né à Madagascar où ses parents ont fui l'interdiction aux juifs d'enseigner et le risque de déportation. Il a grandi dans un des hauts lieux de la Résistance et de la protection des juifs, le Chambon sur Lignon. Cela explique sûrement son indignation devant les ravages du fanatisme et de la guerre. Il entre à Libération en 1976 et contribue à y créer le service des sports. Il remporte d'ailleurs en 1985 le prix Martini du reportage sportif. A cette date il devient grand reporter et correspondant de guerre. Il sillonne la planète plus de 20 ans et couvre la chute du Rideau de Fer, les conflits au Moyen-Orient, en Afrique et dans la Yougoslavie en train d'éclater. Sa révolte devant le drame bosniaque lui inspire son premier livre, L'air de la guerre, en 1992, puis Guerre au bord du fleuve et La ligne de flottaison. Le second grand choc a lieu au Rwanda, devant l'impuissance générale. Il abandonne son journal pour s'installer dans le pays dévasté. Un séjour chez les victimes, les tutsis, fait naitre Dans le nu de la vie, prix France Culture en 2001, un autre au pénitencier où ils s'entretient avec les bourreaux emprisonnés, les hutus, Une saison de machettes, prix Femina essai. A son retour en France, il achève La stratégie des antilopes qui obtient le Medicis 2007. Il revient au sport avec Où en est la nuit, prix de littérature sportive 2011 et à Sarajevo avec Robert Mitchum ne revient pas à l'automne 2013.