Benjamin Constant, descendants de huguenots français installés en Suisse, a joué un important rôle politique sous le Consulat, l'Empire et la Restauration. Opposant à Napoléon, il a écrit nombre de traités politiques qui font de lui un des avocats du courant libéral et du système représentatif.
Benjamin Constant nait à Lausanne en 1767, dans une famille de huguenots d'origine française mais suit son père dans ses voyages, commence ses études à l'université de Nuremberg pour les achever à celle d'Edimbourg. Il rencontre Madame de Staël en 1794 et s'installe à Paris avec elle l'année suivante. Il s'engage aussitôt en politique, se lie avec Barras et Siéyès et soutient le Directoire. Après le coup d'état du 18 Brumaire, il entre au tribunat où il fait vite figure d'opposant à Bonaparte. Il participe à la rédaction du code civil et s'oppose au côté monarchique du régime, ce qui lui vaut une condamnation à l'exil. Il s'installe à Weimar et son activité est plus littéraire : il fait la connaissance de Goethe, Schiller dont il traduit une pièce de théâtre, Herder et Wieland. En 1814 il soutient Louis XVIII, condamne le retour de Napoléon avant de se rallier à lui et de rédiger un projet de constitution. Après Waterloo, il s'exile en Belgique puis en Angleterre où il publie son roman Adolphe mais gracié par Louis XVII, il revient à Paris et devient député. Sous Charles X, il siège à gauche et tente d'infléchir le régime vers le libéralisme. Il a le temps de voir les Trois Glorieuses qui chassent Charles X et d'apporter son soutien à la monarchie constitutionnelle de Louis- Philippe mais meurt cette année-là, 1830, au mois de décembre. Outre quelques romans et une correspondance nourrie, notamment avec Mme de Staël, il laisse de nombreux traités politiques où malgré des volte face parfois spectaculaires, il trace les lignes d'un régime parlementaire libéral et démocratique.