Aimé Césaire est le grand poète de la Martinique, chantre de la négritude et témoin engagé de son époque. Au cours de sa longue vie, il a écrit une oeuvre immense. A son décès en 2008, il a eu l'honneur d'obsèques nationales.
Aimé Césaire est né en 1913 dans une famille d'enseignants et de petits fonctionnaires. Son grand-père fut le premier instituteur noir de la Martinique. Il est boursier au lycée de Fort-de-France puis à l'hypokhâgne du lycée Louis-le-Grand à Paris où il se lie d'amitié avec Léopold Sedar Senghor, futur poète et président du Sénégal. Il fonde avec lui et des amis antillais et guyanais une revue, l'Etudiant Noir, où apparaît pour la première fois le mot négritude, expression d'une lutte contre ce qu'ils ressentent comme une oppression culturelle coloniale. Son mémoire de sortie de l'Ecole Normale Supérieure est consacré à la littérature afro-américaine. Il rentre en Martinique jeune agrégé de lettres classiques, pour enseigner dans son ancien lycée. Il fonde la revue Tropiques qui sera interdite par le régime de Vichy. André Breton découvre sa poésie et préface ses premiers recueils : Césaire se réclamera alors du surréalisme. A la Libération, Césaire est élu maire de Fort-de-France puis député. Il obtiendra l'année suivante la départementalisation de l'île. Il milite pour l'autonomie, non l'indépendance de la Martinique. Césaire quitte le parti communiste en 1956 et siège comme apparenté socialiste jusqu'en 1993, date de son retrait. En Martinique il s'efforce de mettre la culture à la portée du plus grand nombre. Il ne néglige pas son oeuvre littéraire, poésie - au programme de l'agrégation de lettres modernes - pièces de théâtre, essais, ses grands discours sur le colonialisme, programmé au bac 1995, et sur la négritude. Un de ses derniers combats fut pour l'abrogation de la loi sur les effets positifs de la colonisation en 2005. A son décès en 2008, il eut des obsèques nationales à Fort-de-France et l'on a envisagé son transfert au Panthéon.