De Léo Lelée à Joseph d'Arbaud

Des Arts et des Lettres

La Renaissance provençale chantée par Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Alphonse Daudet, eut pour Maître à penser Frédéric Mistral, ce « large front sur lequel le destin de la Provence s'est renouvelé », suivi de nombreux Félibres, d'où un prodigieux héritage transcendé par les illuminations de Vincent Van Gogh C'est ainsi qu'au début du siècle dernier, le flambeau a été repris par une association indéfectible de la palette et de la plume de deux hommes d'exception : le peintre philosophe Léo Leiée, originaire de la Mayenne angevine, mais happé par la Provence, et le poète gardian Joseph d'Arbaud, cousin du marquis Folco de Baroncelli et authentique disciple de Mistral.

Leur oeuvre dédiée à la nature et au Delta, enrubannée de saladelle et de muguet, a su magnifier toutes les subtiles couleurs, saveurs et senteursenivrantes qui font le prestige de ces paysages baignés de lumière méditerranéenne. De concert, ils ont célébré le charme gracile et la beauté des Arlésiennes en leur costume, le patrimoine ancestral sacralisé par les nobles traditions et préservé par les pierres des monuments séculaires de cette ville d'Arles « la petite Rome des Gaules », de telle sorte que l'âme lyrique de la Provence profonde, claire et limpide, s'est trouvée sublimée au travers de leur message de foi et d'espérance, porteur humaniste d'un régionalisme prophétique.

Par son authentique valeur éthique, historique et documentaire, cet ouvrage, couronné à la fois par l'Académie Francophone et l'Académie de Provence, s'est vu décerner le Prix d'honneur du Concours littéraire international. Aussi s'avère-t-il indispensable, tant aux bibliophiles, qu'au grand public, ce qui a légitimé cette seconde édition, la première publiée en 2003 étant épuisée.

Yvan Audouard