Alain est un philosophe français, professeur plus de 20 ans en khâgne au lycée Henri IV où il a exercé une grande influence sur des élèves tels que Simone Weil ou Julien Gracq. Il a laissé une oeuvre empreinte de sagesse grecque, claire et accessible que dominent ses Propos publiés tout au long de sa vie.
Alain est né
Emile Chartier à Mortagne-au-Perche en 1868. Après ses études secondaires au lycée d'Alençon, il entre en khâgne au lycée Michelet de Vanves où son professeur de philosophie
Jules Lagneau à qui il consacrera un livre,
Souvenirs concernant Jules Lagneau l'oriente vers la philosophie. Reçu à l'
Ecole normale supérieure en 1889, il prépare un bac scientifique et un mémoire sur les
Stoïciens et réussit l'agrégation en 1892. Ses premiers postes sont Pontivy, Lorient et le lycée Corneille à Rouen où son élève le plus brillant s'appelle Emile Herzog, le futur
André Maurois. Il est nommé en khâgne à
Henri IV en 1909 et y reste jusqu'à sa retraite en 1933 ; il exercera une influence considérable sur ses élèves, au nombre desquels
Simone Weil,
Georges Canguilhem ou
Henri Massis. A cette époque il a déjà beaucoup publié, en particulier les premières séries de ses
Propos. Sa carrière est arrêtée par la guerre. Il tient à s'engager malgré son âge et ses convictions pacifistes, mais refuse les grades. Le pied broyé en 1916, il est affecté au service météorologique puis démobilisé en 1917. Cette expérience lui inspirera
Mars ou la guerre jugée en 1921. Il signe en 1924 aux côtés de
Louis Guilloux,
Jules Romains,
Sartre ou
Aron la pétition contre une loi abolissant la liberté d'expression en temps de guerre et participe à la lutte contre la montée des fascismes en Europe, par la plume et aussi la fondation du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes en 1934. En 1936, déjà accablé de rhumatismes, une attaque le contraint au fauteuil roulant. Il n'en continue pas moins à écrire,
Minerve ou la sagesse en 1939 ou
Idées, introduction à la philosophie en 1945. Il meurt dans sa maison du Vésinet en 1951.