La Guyane ou Les réalités du bagne
Jean-Pierre Fournier
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeur« Pénétré par la haute pensée qui vous a fait décréter l'évacuation des bagnes français, je viens vous rendre compte des premiers résultats de cette grande mesure. Un des trois foyers de contagion criminelle, entretenus depuis tant d'années dans nos ports militaires, est aujourd'hui éteint. » Ainsi s'exprimait en 1855, à l'adresse de Napoléon III, Charles Ducos, ministre de la Marine et des Colonies. Car une idée avait alors fait son chemin au sein des instances gouvernementales : transférer sous d'autres cieux la « lèpre sociale » encagée dans les bagnes métropolitains... Dès 1854, ce transfert commença à devenir systématique. Le concept de « colonisation pénale » servit d'alibi pour chasser de France tout élément considéré comme asocial. Bien sûr, l'entreprise avait aussi pour objectif de rendre la peine plus efficace, de réduire la dépense des prisons et l'entretien des condamnés, mais surtout d'amender l'état moral des pervertis en les changeant de cadre et en les transformant en travailleurs utiles. Cette « bonne idée » fut suivie des plus mauvais effets. D'abord on fixa un lieu, la Guyane, qui devint vite l'exutoire pénitentiel des âmes déchues. On y mit en place un encadrement qui ne parvint jamais à mettre le pays en valeur alors qu'il bénéficiait d'une main-d'oeuvre nombreuse et bon marché. Ainsi, le « cheptel » pénitentiaire, déversé au fil des ans sur cette terre de servitude, ne fit qu'accroître la lente déchéance du bagne colonial. Le 17 juin 1938, Albert Lebrun signait enfin un décret-loi mettant fin à un siècle d'expérience douloureuse. Les derniers forçats libérés ne revirent la métropole qu'en 1953... |
RésuméCe retour sur l'histoire des bagnes permet de comprendre le concept de colonisation pénale. Dès 1854, le transfert des prisonniers français dans les pénitentiaires de Guyane devint systématique jusqu'au décret-loi de 1938 signé par Albert Lebrun qui mit un terme à cette expérience douloureuse. ©Electre 2025 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
12 mars 2007
Collection(s)
Evocations
Rayon
Criminologie
EAN
9782849105535
Nombre de pages
158
pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0
cm x
16.0
cm x
0.9
cm
Poids
399
g
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