Questionner encore
Raphaël Zagury-Orly
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurSoumettre d'abord l'analyse du philosophique à la rigueur de la preuve, aux chaînes de la conséquence, aux contraintes internes du système : articuler, premier signe de pertinence, en effet. Ne plus méconnaître ce que la philosophie voulait laisser tomber ou réduire, sous le nom d'effets, à son dehors ou à son dessous (effets « formels » - « vêtements » ou « voiles » du discours - « institutionnels », « politiques », « pulsionnels », etc.) : en opérant autrement, sans elle ou contre elle, interpréter la philosophie en effet. Déterminer la spécificité de l'après-coup philosophique - le retard, la répétition, la représentation, la réaction, la réflexion qui rapportent la philosophie à ce qu'elle entend néanmoins nommer, constituer, s'approprier comme ses propres objets (autres « discours », « savoirs », « pratiques », « histoires », etc.) assignés à résidence régionale : délimiter la philosophie en effet. Ne plus prétendre à la neutralité transparente et arbitrale, tenir compte de l'efficace philosophique, et de ses armes, instruments et stratagèmes, intervenir de façon pratique et critique : faire travailler la philosophie en effet. L'effet en question ne se laisse donc plus dominer ici par ce que la philosophie arraisonne sous ce nom : produit simplement second d'une cause première ou dernière, apparence dérivée ou inconsistante d'une essence. Il n'y a plus, soumis d'avance à la décision philosophique, un sens, voire une polysémie de l'effet. Ouvrons le questionnement à ce qui est en jeu dès notre titre, à ce qui vient suppléer le questionner en exigeant qu'il se dise encore. Or le mot encore, loin de simplement signifier un recommencement ou une répétition, nous interpelle en indiquant le surcroît, le surplus, le reste à venir. Questionner encore indique non seulement prendre sur soi ce que l'histoire de la philosophie a thématisé quant à la question, mais encore cela même qui ne saurait entièrement souscrire à cette thématisation. En ce sens, tout laisse penser qu'il faudrait entendre, dans et par le sens et l'essence de la question, autre chose que ce qui s'y promet, voire l'autrement de ce qu'elle promet. En somme, il s'agit d'y entendre une certaine supplémentarité du questionner qui ne cesse d'exprimer, selon des modalités encore inconnues et imprévues, le « sens » et l'« essence » de la question. Comme si, en elle, s'entendait plus encore que ce que son nom appelle. Plus encore que sa résolution, c'est sans doute que la question appelle à un tout autre ordre du penser. Cet autre ordre du penser est toujours à déceler à la fois dans l'histoire de la philosophie et comme cela même qui la met en mouvement, la sollicite, la requiert depuis un ailleurs qu'en elle, un ailleurs qu'en ses stratégies et ses calculs, qu'en ses concepts et ses mots. Comme si l'autre ordre du penser était ce qui demeure établi dans le fond même de la philosophie et ce qui y fait retour sous les mots s'inscrivant dans la chaîne de la « différence », de l'« altérité », etc., n'y souscrivant pourtant jamais une fois pour toutes. |
RésuméCet essai indique non seulement prendre sur soi ce que l'histoire de la philosophie a thématisé quant à la question, mais encore cela même qui ne saurait entièrement souscrire à cette thématisation. Cet ouvrage en gardant et en maintenant le fil conducteur indiqué, propose des lectures de Kant, de Hegel, de Heidegger, de Levinas et de Derrida. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
20 janvier 2011
Collection(s)
La philosophie en effet
Rayon
Philosophie contemporaine : auteurs
EAN
9782718608310
Nombre de pages
143
pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0
cm x
15.0
cm x
1.7
cm
Poids
288
g
|