L'insertion professionnelle des jeunes non qualifiés : un cas d'école

Ce que dit l'éditeur

L'insertion professionnelle des jeunes non-qualifiés

Un cas d'école

L'insertion professionnelle des jeunes non-qualifiés est un problème public depuis plus de quarante ans. La publication du rapport de Bertrand Schwartz « L'insertion professionnelle et sociale des jeunes » en septembre 1981 lui a donné une légitimité en tant qu'action publique. La crise économique de 2008-2009 et celle, encore à venir, liée aux conséquences de la pandémie de Covid-19 lui donnent une urgence accrue.

Ce rapport présente une expérimentation sociale, « l'école des Plombiers du numérique », une association soutenue par la fondation philanthropique « Impala Avenir » (abritée par la Fondation Caritas France). Visant les jeunes « NEET » parmi les plus précaires mais aussi les plus mal protégés par les institutions, elle cherche à les mener à l'emploi par une formation non-qualifiante, non-certifiante, non-diplômante de 4 mois. La formule est simple : un accompagnement social renforcé, associé à une formation technique centrée sur les gestes fondamentaux du métier de technicien fibre optique et une immersion professionnelle soutenue. Le partenariat avec des entreprises du secteur assure un débouché tangible aux stagiaires et dynamise un accompagnement d'insertion qui a trop souvent tendance à devenir à lui-même sa propre finalité et à se contenter d'occuper les jeunes en les faisant circuler dans un ensemble d'institutions de remédiation. Ce rapport étudie un circuit court d'accès à l'emploi.

A partir d'une enquête ethnographique autour de ce « cas d'école » et d'une de ses déclinaisons locales, ce rapport propose un ensemble de réflexions, étayées empiriquement, sur quelques choix collectifs non ou insuffisamment questionnés de la société française. : l'importance du diplôme dans le destin professionnel ; la manière dont la formation professionnelle et continue redouble cette sanction scolaire au lieu de la corriger ; le rôle des acteurs privés dans l'ingénierie de politique publique de l'insertion ; la reconnaissance du travail manuel et la pertinence d'une méthode proche du compagnonnage à l'heure du e-learning.