Hippocampe, n° 14. Emmanuel Hocquard
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurPas d'oiseaux. Des brins d'herbe parfois sortent entre eux. Des lézards les parcourent, les contournent sans façon. Des sauterelles par bonds s'y mesurent plutôt entre elles qu'elles ne les mesurent. Des hommes parfois jettent distraitement au loin l'un des leurs. Mais ces objets du dernier peu, perdus sans ordre au milieu d'une solitude violée par les herbes sèches, les varechs, les vieux bouchons et toutes sortes de débris des provisions humaines - imperturbables parmi les remous les plus forts de l'atmosphère - assistent muets au spectacle de ces forces qui courent en aveugles à leur essoufflement par la chasse de tout hors de toute raison. Pourtant attachés nulle part, ils restent à leur place quelconque sur l'étendue. Le vent le plus fort pour déraciner un arbre ou démolir un édifice, ne peut déplacer un galet. Mais comme il fait voler la poussière alentour, c'est ainsi que parfois les furets de l'ouragan déterrent quelqu'une de ces bornes du hasard à leurs places quelconques depuis des siècles sous la couche opaque et temporelle du sable.
Pour notre dossier consacré au poète et traducteur Emmanuel Hocquard, les auteurs ont tous écrit avec et non pas sur lui : des lignes (Cressan) ; des notes (Lespiau), des anecdotes (Person), une proposition (Poyet). Ils ont choisi de faire pour lui : la traduction d'un chapitre du polar préféré de Wittgenstein (Tiberghien) ; ou un livre, parce que « le livre fait partie du texte » (Poyet). David Lespiau et Alain Cressan montrent Emmanuel Hocquard à sa table, en train d'écrire « ligne / après ligne ». Posés sur la surface de la table, « articles de journaux, pages de livres, citations, descriptions / extraits de ses propres textes. Supports pour la pensée ». Démontés et remontés, Du langage à plat. La phrase impose à la pensée ses enchaînements et ses automatismes, comme si tout allait de soi. Ses articulations conventionnelles rapportent l'inconnu au connu, annulent ce qui nous arrive. Il faut « défaire » le langage - ses poncifs et ses stéréotypes, ses formulations erronées, approximatives ou complaisantes -, défaire les phrases pour les « refaire », en disposant autrement des mots sur une page. |
RésuméUn dossier consacré au poète Emmanuel Hocquard, suivi de contributions consacrées aux différentes significations du pronom nous. ©Electre 2024 |
Caractéristiques EAN
9791096911042
Nombre de pages
160
pages
Reliure
Broché
Dimensions
26.0
cm x
20.0
cm x
1.6
cm
Poids
550
g
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