Mon Dieu là-haut, la tête en bas ! : la construction de l'ethnologie dans le Pacifique
Jean Guiart
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurPrès de deux siècles pour mettre sur pied et affermir une connaissance à peu près convenable des civilisations du Pacifique, bonne ici, acceptable là, rarement simpliste ou fausse, cela n'est pas négligeable. Dix générations d'hommes et de femmes pondérés, observateurs constants au cours d'une vie insulaire ou d'une carrière académique parfois spectaculaire et souvent méconnue, s'ajoutent aux milliers d'insulaires de la région qui ont eu la patience de supporter ces curiosités insatiables et de s'en arranger, apprenant peu à peu l'intérêt, la valeur et les inconvénients, les dangers mêmes, de voir la connaissance transmise à l'étranger, celui dont on se souvient du moindre détail, et du moindre ridicule, de ses façons d'agir et de faire, se retrouver publiée et accessible à tous, comme la Bible. Cette connaissance s'est acquise petit à petit, curiosité après curiosité, chercheur après chercheur, malgré les pièges tendus par la situation coloniale, aussi les pièges brillamment imaginés par les Océaniens et qu'il a fallu surmonter pas à pas. Le blanc curieux n'était pas seul de son espèce. La curiosité de l'homme qu'il avait en face de lui était tout aussi grande, sinon encore plus pénétrante. L'Océanien était amené à laisser faire en un premier temps, de façon à jauger ce partenaire inattendu, qui n'agissait pas vraiment comme les autres Européens, parce qu'il ne voulait pas exactement la même chose. Puis venait le temps du calcul, de la dissimulation sélective et souvent aussi de la manipulation subtile de son partenaire blanc. Nous ne sommes pas encore vraiment éloignés dans le temps des pionniers de cette connaissance, qui n'ont jamais été au fond d'eux mêmes que les scribes de nouveaux textes sacrés - sacrés pour eux mêmes d'abord : ils détestaient généralement la contradiction, et ont rarement conçu que leurs écrits puissent faire l'objet d'une réécriture, de façon à corriger et compléter la traduction imprimée d'une science en train de se chercher et de se construire. L'histoire de cette conquête improbable, des moments où l'on touche à la science et de ceux où l'on s'en éloigne, restait à écrire, du moins en français et en ce qui concerne l'Océanie. Elle a été tentée ici, au terme de plus d'un demi-siècle de contacts constants avec les nations du Pacifique Sud et de travaux de terrain volontairement diversifiés dans cette même région. On y trouvera des données originales et d'autres qui le sont moins, apportées au bénéfice du lecteur non spécialiste de la littérature anthropologique portant sur le Pacifique Sud. Les Océaniens y trouveront ce qu'ils connaissent rarement, la saga complexe de tous ceux qui ont voulu être les meilleurs connaisseurs de leurs civilisations. Que cet orgueil leur soit pardonné ! |
RésuméIl s'agit d'un essai sur les fondements anthropologiques de la connaissance des cultures océaniennes. Il retrace deux siècles de recherche sur les civilisations du Pacifique. Il présente les ethnologues qui s'ignoraient, l'anthropologie sociale classique (les essayistes de terrain, les théoriciens, les empiristes), et les autres ethnologies (l'expédition du Bernice pauahi bishop museum, etc). ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
27 octobre 2009
Collection(s)
Essais pour servir à l'intelligence du temps présent
Rayon
Sociologie et anthropologie
EAN
9782904171734
Nombre de pages
308
pages
Reliure
Broché
Dimensions
25.0
cm x
17.0
cm x
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