La haine : est-elle si haïssable ?

Ce que dit l'éditeur

La haine

Est-elle si haïssable ?

« La répulsion est la première forme de la conscience de soi-même », avançait Marx. Ce qui peut se traduire par le refus d'être « calculé » dans le désir d'autrui, surtout sans y avoir accès, ou ce processus qui repousse afin de rester soi (sujet acteur agent) au fur et à mesure des travaux et des jours.

Cela n'empêche pas de pouvoir aussi en affiner les termes par l'attraction, l'amour transformateur, par tout ce qui « nous » renforce du fait de son originalité. Puisque la conservation, seule, ne peut suffire à nous maintenir denses.

Attraction et répulsion s'articulent ainsi en vue de forger cette identité et non une autre en général. Ou la dialectique de la haine perçue dans son élan positif.

Le fait de se mettre à distance du monde, de s'en distinguer, de refuser d'être absorbé, ne signifie cependant pas de s'en séparer, de l'annihiler, de devenir « haineux » puisque soi et le monde, et à vrai dire soi et soi, sont à la fois distincts et intriqués, individu et société ou les deux faces de la même médaille humaine. Dont la haine, bien ajustée, est en fait le bouclier. Répulsion. Et l'amour, l'Attraction, le glaive : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Matthieu 10, 34.