Education à la liberté responsable ? : les perspectives d'un enseignement moral et civique

Ce que dit l'éditeur

Unique spécimen consacré à la mise en place de l'EMC en France, cet écrit s'adresse à toute personne un tant soit peu soucieuse des interrogations liées à un « mieux vivre ensemble » tant dans l'enceinte scolaire qu'au sein de notre société. Issu d'une thèse soutenue sur ce thème fin 2016, ce livre constitue le premier Opus de notre étude liée à la naissance de cet EMC et les obstacles que ce dernier a dû affronter pour - théoriquement - entrer en vigueur dans toutes les écoles publiques de France, de la primaire au Lycée, toutes filières confondues entre 2015 et 2017.

À la une, à la deux... et à la Trois...

Initialement prévu pour 2013, l'EMC après avoir fait la une des journaux, n'a pas manqué de se faire attendre trois ans de plus pour venir au monde en 2015. ET dans quelles conditions ! Puisque Trois... c'est le nombre de Ministres qui se sont succédés au sein du Ministère de l'Éducation Nationale - « le Mammouth » (Claude Allègre) - tout au long de sa gestation sous le Gouvernement Hollande. Trois c'est surtout ce chiffre douloureusement associé à cette période du 7 au 9 janvier 2015, où la France a été victime de trois attentats successifs : l'attaque de Charlie Hebdo, celles de Montrouge et de l'Hyper Cacher... Trois... c'est encore le nombre de changements d'intitulés dont ces programmes ont fait l'objet... en Trois ans. De l'annonce d'une morale laïque en 2012, à un enseignement laïque de la morale, pour finalement constituer un enseignement moral et civique dans les programmes de 2015, cet enseignement n'a pas manqué de susciter les critiques les plus vives, dès sa conception, dans le domaine du « Politique », au plein sens du terme. Car, Trois... c'est aussi ce « cordon triple » que l'EMC viendrait remplacer : l'éducation civique juridique et sociale au Lycée, l'éducation civique au Collège et l'instruction civique et morale en primaire.

Un Trois... en Un.

Trois lettres pour désigner un seul et unique enseignement moral et civique, spécifique à toutes les filières, afin d'assurer dès lors « une meilleure visibilité », mais aussi une certaine « continuité » (V. Peillon) entre les cycles. Dans cette optique, il aurait pu ainsi permettre, à son échelle, d'éduquer à une liberté responsable. C'était du moins l'une de nos hypothèses de départ. L'on s'attendait donc dès sa promulgation, à ce qu'il marque un tournant par rapport à son prédécesseur et permette à tous les élèves quel que soit leur âge de s'(auto) interroger et réfléchir « avec et pour les autres, dans une institution -bien qu'imparfaite mais presque-juste » (P. Ricoeur). Qu'en est-il résulté ? Dans quelle mesure les événements contextuels associés à l'émergence de cet EMC ont-ils eu des conséquences sur la forme (horaires, transversalité, évaluation, pédagogies etc.) mais aussi sur le fond (les contenus) de cet EMC ? In fine, en quel sens cet enseignement s'est-il distingué de ce « cordon triple » ?

Telles sont les interrogations que nous avons tenté d'élucider en nous appuyant d'une part sur des ouvrages théoriques et d'autre part, sur un travail de terrain effectué auprès des membres du Système Éducatif, de la base au Sommet, mais aussi d'entretiens avec des Politiciens, des Juristes, des Chercheurs et des Citoyens « lambda » !

Et puisque l'on ne change pas une équipe qui gagne... Trois... c'est enfin, le nombre d'années qu'il nous aura fallu pour trouver un éditeur prêt à s'aventurer sur ce sujet.

Voici notre histoire... à l'EMC et à Moi !