Les larmes de Rome : le pouvoir de pleurer dans l'Antiquité
Sarah Rey
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurDes chevaux pleurent sur les rives du Rubicon. Ils errent le long du fleuve. Le meurtre de César est annoncé. Ce prodige rapporté par Suétone le suggère : les larmes coulent en abondance chez les Romains. Elles sont même un adjuvant incontournable du politique, l'arme privilégiée des orateurs et le moyen de se distinguer du vulgaire. Les empereurs, le peuple, les sénateurs, les soldats pleurent. Débats publics, procès ou ambassades, tout est prétexte aux déversements d'émotions. Souvent dépeints en guerriers impitoyables, les Romains sont trop rarement montrés dans leurs moments de fragilité ou d'égarement. Ils construisent des routes, des ponts et des villes, bâtissent un empire, mais ne s'abaissent pas à pleurer, pense-t-on. Leur mauvaise réputation de rudesse a jusque-là découragé toute enquête générale sur leurs larmes, là où les lamentations des héros grecs ont déjà fait couler beaucoup d'encre. Dans cette histoire inversée de la force romaine, il faut accepter de ne pas s'y reconnaître. Le parcours que propose ce livre est bien celui d'un paradoxe : saisir l'étrangeté de ces larmes d'hier si semblables aux nôtres, c'est aussi comprendre qu'elles n'ont rien de celles d'aujourd'hui. Une originale et dépaysante plongée dans les comportements sociaux de ces conquérants sentimentaux. |
RésuméUne histoire des pleurs dans la Rome antique. Les larmes étaient fréquentes chez les Romains, comme en atteste la richesse du lexique latin qui s'y réfère, et n'étaient pas associées à une marque de faiblesse. L'auteure fait découvrir leurs usages et leurs significations. ©Electre 2025 |