L'encre des choses

Ce que dit l'éditeur

L'encre des choses

Il n'est pas courant d'avoir en main un texte qui nous montre le dédoublement d'une personnalité dont la vie fut consacrée aux livres anciens avec rigueur et compétence et qui le soir venu se met à écrire vite et avec impatience ce qui lui passe par la tête avec le mot qui lui vient. Idées et mots s'entrechoquent dans un style ébouriffé aux phrases incomplètes qui forment parfois une énigme qu'il faut résoudre par une lecture répétée. Il nous donne ainsi sa vie, ses voyages, ses amours et ce à quoi il tient le plus.

Des 1 500 pages qu'il a écrites plus de la moitié est consacrée à la femme qu'il sublime (c'est un mal nécessaire, dit-il). Une passante, une cliente élégante (un mot qui lui est cher) parfumée (un autre mot auquel il tient) et dont l'odeur flotte après son départ dans son magasin active son imagination et il va en étant follement amoureux lui écrire une lettre délirante, mais écrite pour lui seul car il sait que cette lettre, il ne lui enverra jamais et qu'elle n'en saura rien.

Pour mieux aborder ce texte, outre une préface limpide, Daniel Couturier a choisi et regroupé ces textes par thèmes : Vivre, l'Amour, la Femme, la Mort, la Mer, etc. tous plus étonnants les uns que les autres. On y découvre en filigrane la personnalité originale d'un Bertrand Gillard poète, attachant et finalement digne de note amitié.