Cesare Pavese : le carnet secret

Ce que dit l'éditeur

Le Carnet secret

Cesare Pavese

Ce carnet, laissé trop longtemps dans les oubliettes, nous livre les doutes et les errements de toute une génération d'intellectuels. Sa lecture est absolument nécessaire, car elle nous permet de réfléchir au présent sur le sens et la portée de l'engagement antifasciste.

Icône de la littérature italienne, Cesare Pavese fut également une figure majeure de la gauche qu'une riche littérature critique exalta comme l'un des écrivains les plus engagés pendant et après la chute du régime mussolinien. La légende de cet intellectuel communiste aurait dû être détruite par l'apparition d'un carnet retrouvé en 1962 aux réflexions en tous points sulfureuses.

Il n'en a rien été, car celui-ci a été gardé secret pendant des décennies pour préserver ce trésor culturel italien. Sa publication en 2020 en Italie eut valeur de séisme. Certains fragments du carnet se révèlent explicitement fascistes, voire pro-nazis. On y trouve de violentes invectives à l'encontre des antifascistes, qualifiés de « sots », des méditations sur le fascisme, considéré comme une discipline de vie « bienfaisante et nécessaire pour les Italiens », un hymne à la réussite de la République de Salo ou encore un éloge du peuple allemand qui aurait su trouver la forme d'expression la plus sublime grâce à un soldat-écrivain tel que Hitler auteur de Mein Kampf.

Cette édition en langue française du Carnet secret fournit des interprétations inédites sur la biographie intellectuelle de Pavese - un Céline italien ? Un mythe déchu de l'intelligentsia communiste ? -, mais elle révèle aussi une pièce secrète manquante de l'histoire culturelle du fascisme dont l'ombre plane sur la politique italienne la plus récente.