La confession de Yorick

Ce que dit l'éditeur

Mon crâne et moi avons décidé de voyager.

Lui en carton à chapeau. Moi à pied, à cheval et en voiture.

Cela supposait une vigilance constante que ne contrariait en rien l'attention accordée aux pays traversés. Voyager éloigne de sa mort.

Mon crâne fut sensible aux animaux morts semés au bord des routes, et moi à la vie ronceuse qui s'agrippait au moindre talus pelé par la sécheresse.

Ceci compensait cela.

Il me fut reconnaissant, je crois, de lui prêter des yeux. S'épuisant à voir, ils reconstruisaient, par ma langue, un chemin de parole qui, sans cela, eût été langue morte...

Les Vanités mettent en jeu la mort. Autant de cartes tirées du Tarot sur l'échiquier du hasard. Rappel à l'ordre. Avertissement. Le tableau est le piège du regard. L'auto-portrait-revolver vise la tête : le crâne crâne. Que d'os ! Que d'os ! Ce clin d'oeil vide l'orbite. Vanitas vanitatum. Ivoire poli du temps, le crâne n'a pas que des idées noires...