Aux sources de l'inspiration : l'écrivain, le poète, le peintre, le graveur, face à l'inconscient
Jean-Claude Rolland
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurA-t-on besoin de l'hypothèse de l'inconscient pour lire ou aimer un poème ou toute oeuvre esthétique ? Oui ! Si elle nous aide à faire apparaître ce qu'un texte contient de latent, de refoulé sous son discours immédiat, si riche soit-il en tant que tel. Non, bien sûr ! S'il doit réduire son mystère et sa portée. Inspirée, l'oeuvre est soutenue par un besoin vital d'écrire, de composer. Nous retrouvons ce besoin dans la cure, dans cette contrainte, et cette autorisation, où est le patient de parler - de lui, de son enfance, de ses objets, de les retrouver ou de les reconstruire. J'ai parlé à ce sujet d'une « compulsion de représentation » qui se substitue dans le champ du langage à ce qui contraint ce même patient à répéter dans ses actes, dans son corps, dans ses symptômes, ce qu'il a souffert enfant ; Freud a appelé cette première tendance « compulsion de répétition ». Ce qui, des malheurs passés, ne s'avoue pas en mots, se manifeste par des gestes, des symptômes ou des actes.
Vingt-deux essais psychanalytiques autour de Vercors, Nathalie Sarraute, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, Eugène Delacroix, Albrecht Dürer, Jean Racine, William Shakespeare, Saint-John Perse, Léonard de Vinci, Alfred de Vigny, Albert Camus, Stéphane Mallarmé, Lou Andreas-Salomé, Euripide, Victor Hugo... « Le refoulement est constamment présent dans la vie de l'esprit. Ce qui a été une fois inconscient n'échappera plus à cet état, seulement par alternance et fugacement ; et pour progresser vers la conscience, le refoulé devra emprunter cette même voie, déjà empruntée par le refoulement "originaire", mais dans un sens contraire. Nous en faisons incessamment l'expérience dans la cure : le discours de l'analysant ne va pas d'un seul tenant de l'inconscient au conscient, il procède, comme la nage de l'hippocampe par avancée et recul, élévation et plongée, révélation et obscurcissement. Ce mouvement de l'esprit superficiellement désordonné, erratique, Freud le désignait par les mots de Durcharbeitung, working through, "perlaboration". Nous en retrouvons l'équivalent chez le peintre à qui l'inspiration, grâce à la projection, offre une saisie immédiate de son motif mais qui doit par son art, son obstination, le rendre visible, lisible et aimable. Le même refoulement qui engagea sa victime dans la détresse la plus absolue devient ainsi dans certaines circonstances alternatives - l'art, la cure - l'outil de sa guérison. » |
RésuméL'auteur dresse un parallèle entre les processus de la création littéraire ou artistique et la cure psychanalytique. Les oeuvres de Nathalie Sarraute, Saint-John Perse, Charles Baudelaire, Euripide, Albert Camus ou encore Eugène Delacroix sont analysées. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
3 novembre 2023
Rayon
Psychanalyse : auteurs
Contributeur(s) Jean-François Chiantaretto
(Préfacier) EAN
9782490350339
Nombre de pages
254
pages
Reliure
Broché
Dimensions
21.0
cm x
21.0
cm x
1.8
cm
Poids
560
g
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