Droit et cultures, n° 48. Jus et le Code civil

Ce que dit l'éditeur

En cette année 2004, la célébration du deuxième centenaire du «monument juridique» qu'est le Code civil ne pouvait laisser indifférente la Revue Droit et cultures.

Sont ainsi rassemblées dans ce dossier des contributions diversifiées qui ont pour fil directeur le «langage». Elles s'intéressent à la force du verbe, au «mot» qui, dans un univers codifié, a modifié la conception des relations sociales, la forme des relations interpersonnelles. Elles se composent alors suivant un regard «critique» propre à la démarche anthropologique. Elles nous amènent à repenser la notion de «norme» et la lecture du «droit» (R. Jacob), à reconstituer la question politique de l'histoire d'un code (J.-F. Niort), à déchiffrer les arcanes de la morale sexuelle destinées à restructurer les relations familiales et conjugales (G. Courtois), à évaluer l'influence de la démarche codificatrice sur la conception des rapports sociaux en Iran dès la fin du XIX^e siècle (S. Marin) comme en France de nos jours (G. Koubi).

L'attention portée aux «mots» qui fabriquent le droit et qui donnent sens non nécessairement à un code en lui-même mais plutôt à certaines dispositions particulières de ce code, constituerait alors l'assise d'une lecture critique de ces temps «commémoratifs» qui parcourent la formation de la pensée juridique dans les sociétés contemporaines... quand pour aborder le Code civil, la phrase se révèle «incivile».