Marie-Emile Boismard a été l'un des grands exégètes du XXè siècle. Ce père dominicain, formé au Saulchoir, à Rome et à Jérusalem, était un spécialiste des écrits johanniques. Il a également participé à l'événement qu'a été en son temps la nouvelle traduction de la Bible de Jérusalem.
Marie-Emile Boismard, nom de religion de Claude Boismard est entré au noviciat dominicain de Lyon en 1935, sitôt son bac de philosophie en poche. Le service militaire puis la mobilisation et la débâcle interrompent sa formation. Evacué à Dunkerque, il regretta toujours d'avoir été rapatrié en France au lieu de participer à la France Libre. Il peut cependant retourner au noviciat et reçoit l'ordination sacerdotale en 1943. Il est déjà passionné d'exégèse et rêve de partir étudier à Jérusalem sitôt passée sa licence, la doxa dans les épitres de Paul, au Saulchoir. Mais se rendre en Terre Sainte n'est guère aisé au lendemain de la guerre. Il finit par embarquer sur un transport de troupes à Toulon. Après être reparti passer des examens à l'université biblique de Rome, il devient dès 1948 professeur à Jérusalem. Attiré par les textes johanniques, il s'y est soigneusement préparé mais dans la grande aventure de la traduction de la Bible de Jérusalem qui démarre, on lui confie la traduction de l'Apocalypse. Ce travail le fait remarquer et demander en urgence pour remplacer un professeur à Fribourg. Le père Boismard est plus un homme de recherche que d'enseignement, surtout en langue latine, mais il doit rester en Suisse jusqu'en 1953. Il rentre alors à Jérusalem où il reste jusqu'à la fin de sa vie, un demi siècle plus tard. Outre sa participation à la traduction de la Bible et de nombreux livres et articles, principalement sur les textes de Jean, il a réalisé une Synopse des quatre évangiles, irremplaçable outil de travail.