2012 marque le cinquantième anniversaire du premier Festival Fluxus qui se déroula à Wiesbaden, RFA. Autour de la figure tutélaire et controversée qu'était George Maciunas, des artistes d'origine et de pratique diverses essayèrent de bousculer les lignes de démarcation entre arts visuels et arts vivants, entre art et vie, entre éthique et esthétique. Le Musée d'Art Moderne de Saint-Etienne Métropole, fort des donations Vicky Rémy et François et Ninon Robelin, riches en oeuvres Fluxus, fait la tentative de rendre compte de la complexité et de la «nébulosité» d'un courant, d'un mouvement, puisant ses énergies tant dans la musique novatrice de John Cage, la philosophie Zen, le gag, que le positionnement idéologique. Fiat Flux, la nébuleuse Fluxus 1962-1978 oscille entre rigueur historique et aléas d'un parcours où se côtoient l'art du presque-rien, le document, l'installation spectaculaire ; où voisinent imprimés, films, objets et sons.

Fiat Flux, la nébuleuse Fluxus 1962-1978 ne se veut pas apologétique de Fluxus. Au contraire, elle montre une diversité d'approches de la part d'artistes dont la relation avec Fluxus et son mentor se décline depuis la plus grande adhésion jusqu'à sa remise en cause conflictuelle en passant par le passage-éclair. Exposer Fluxus pour un Musée, c'est à la fois faire le travail raisonné du compte-rendu de ce qui fut considéré comme une des avant-gardes artistiques au XX^e siècle tout en prenant conscience du risque que Fluxus puisse encore échapper à une nomenclature préétablie.

«Fluxus se donnait pour but le voyage. Hélas ! C'est devenu un art». Willem de Ridder.

2012 marks the fiftieth anniversary of the first Fluxus Festival which took place in Wiesbaden, FRG. Around the tutelary and controversial figure of George Maciunas, diverse artists of origin and practice tried to knock down demarcation lines between visual arts and living arts, between art and life, between ethics and aesthetics. The Musée d'Art Moderne of Saint-Etienne Métropole, thanks to the donations of Vicky Rémy, and of François and Ninon Robelin, rich in Fluxus works, tries to show the complexity and the "haziness" of a current, a movement, deriving its energies both from the innovative music of John Cage, the Zen philosophy, the joke and the ideological positioning. Fiat Flux, The Fluxus Nebula 1962-1978 oscillates between historic rigor and chances of an uncertain course between an art of almost nothing, documents, or spectacular installations; where prints, films, objects and sounds are placed next to one another.

Fiat Flux, The Fluxus Nebula 1962-1978 is not meant to be the apologetics of Fluxus. On the contrary, it shows a diversity of artists' relation towards Fluxus and its mentor, from the clos-est of membership, to conflicting questioning, including short moments of support. Exhibiting Fluxus for a Museum is at the same time a rigorous work of report towards what was considered as one of the artistic avant-gardes in the 20th century, but also a taken risk that Fluxus can again escape pre-established nomenclatures.

"Fluxus gave itself for purpose the journey. Regrettably! It became an art." Willem de Ridder.