Ce qu'on en pense
Cheyenne Carron aime les sujets sensibles et même risqués ! C’est d’ailleurs un film consacré à la conversion au christianisme d’un futur imam – L’apôtre – qui l’a fait connaître du grand public. Avec Que notre joie demeure, elle s’aventure à nouveau là où personne n’oserait aller : l’assassinat de l’abbé Jacques Hamel, en pleine messe, par un terroriste islamiste. Pour elle, pourtant, ce qui compte c’est autre chose : quelques jours après le drame, elle était allée se recueillir dans l’église de l’abbé Hamel et, portée par la prière, elle s’était promis de faire un film.
Des sujets risqués… mais pas pour elle. Cheyenne Carron a un talent incroyable – et ce n’est pas le seul – pour éviter tous les pièges et autres clichés manichéens ou réducteurs, et pour être toujours juste. Je crois que cela lui vient de sa façon de filmer : simple, au plus prés des personnages et de leur humanité, sans aucune volonté de démontrer quelque chose. Elle, elle dit que ça lui vient de sa foi : c’est vrai, ses films sont toujours sur la ligne de crête… tout en restant vrais, réels, incarnés en un mot.
Mais pourquoi regarder ce film ? D’abord pour découvrir le prêtre exceptionnel que fut l’abbé Hamel. Une vie, une personnalité, qui ne se résume pas à cette fin tragique – même si, rétrospectivement, elle éclaire tout ce qu’il fut. Un futur saint ? On peut le penser avec ce que révèle le film. Mais le film fait découvrir aussi son agresseur et, surtout, un cheminement qui l’a mené jusqu’à ce geste terrible. On admire la finesse, la justesse, l’humanité, la droiture de Cheyenne Carron : parce qu’il est important, avant de porter un jugement, de comprendre – et de comprendre l’humanité de cette homme : comment on peut être dépassé par les idées terribles que l’on se construit, seul ou avec d’autres. Et alors nous sommes renvoyés à nous-mêmes : moi, je suis où ? dans quel camp ? Qu’y a-t-il en moi ? un ange ou un démon ?
Cheyenne Carron est sensible aux très belles figures de femmes de cette histoire : la sœur de l’abbé Hamel, la mère et la sœur du terroriste radicalisé. Des femmes simples, croyantes, tellement humaines. L’histoire continue après le drame… avec elles. J’aime comment Cheyenne Carron montre et les hommes et les femmes dans cette histoire comme dans ses films : avec ses personnages – ses mots à elle –, elle dit beaucoup sur ce que, femmes ou hommes, nous sommes et nous agissons. Et je crois qu’il y a là, sur le féminin et le masculin qu’elle montre, un regard pertinent et original de Cheyenne Carron pour comprendre autrement bien des aspects de notre histoire humaine.
Vous l’avez compris : c’est plus qu’un film sur ce moment tragique à Saint-Etienne-du-Rouvray. Un film d’espoir aussi. Et un film qui déploie magnifiquement ce titre osé mais incroyablement vrai : Que notre joie demeure.
Jef, libraire à la Procure de Paris |
Ce que dit l'éditeur Le père Jacques Hamel et Adel Kermiche, deux destins se sont croisés pour le pire. En juillet 2016, Adel Kermiche a tué le père Jacques dans son église. Le parcours chaotique, tourné vers la destruction a anéanti une vie tournée vers l’autre et le sacré. Pourtant de cet anéantissement a jaillit mondialement un témoignage de bonté, celui du père Jacques. Un prêtre, discret, dont la vie d’engagement était tournée vers son prochain. A Saint-Etienne du Rouvray, dans la ville frappée par cet attentat, musulmans et chrétiens ont renforcé leur dialogue dans le respect.
“Un film spirituel comme on en voit peu dans le cinéma français.” (Transfuge) “D’un fait divers dramatique, Cheyenne Caron tire un film d’un œcuménisme éclairant.” (Les Fiches du Cinéma) “Cheyenne-Marie Carron raconte l’itinéraire du prêtre et de son assassin, le jeune Adel Kermiche. Un film qui rend hommage au prêtre de 85 ans.” (La Croix) “Tout sonne juste et résonne d’un œcuménisme aussi audacieux qu’irréprochable dans ce portrait du curé, de son bourreau et de leurs familles respectives.” (Télérama) |