Chasse au diamant au Congo-Zaïre

Ce que dit l'éditeur

Le 16 avril 2001, une commission d'enquête mandatée par le Conseil de sécurité de l'ONU rendait public un rapport concluant que les «ennemis» aussi bien que les «alliés» du Congo se livrent à un pillage systématique et organisé de ses richesses.

Cependant, l'évidence du pillage par les gemmocrates nationaux et par des étrangers masque le fait qu'un grand nombre de Congolais sont partie prenante dans l'exploitation diamantifère avant que les diamants produits n'aboutissent entre les mains des grands trafiquants ou négociants.

Comme on va le découvrir dans ce Cahier, l'exploitation diamantifère au Congo, abordée sous un angle d'approche différent, essentiellement «par le bas», est révélatrice d'un phénomène tout à fait original de «chasse au diamant», témoignant du dynamisme de certaines couches de la population congolaise face au processus de «désalarisation» qu'a connu le pays depuis plus de deux décennies.

Avant d'être exporté vers l'étranger, le diamant exploité de manière artisanale au Congo et en Angola a permis à de nombreux ex-salariés congolais paupérisés par l'inflation ou les retards de paiement (employés, fonctionnaires, enseignants, étudiants) de «produire des dollars», étant entendu que les gemmocrates en contrôlent le commerce à un niveau plus élevé. Contribuant à la «dollarisation» de l'économie, le diamant a ainsi acquis un rôle majeur dans la vie quotidienne des Congolais.