Diasporas, exils, cosmopolitisme

Ce que dit l'éditeur

Diaspora, exil, cosmopolitisme, les trois termes ont une longue histoire et aujourd'hui des usages fluctuants, parfois contradictoires, qui obligent tous ceux qui s'y intéressent à un nouvel effort de conceptualisation. L'Europe divisée par la guerre froide a produit un nombre important d'exilés, notamment parmi ses intellectuels. Ceux-ci ont recommencé une nouvelle existence ailleurs, en diaspora ou pas, sont devenus cosmopolites ou pas, ont maintenu le dialogue avec leurs compatriotes restés au pays ou se sont séparés d'eux définitivement.

La signification traditionnelle de ces trois notions est actuellement en pleine mutation. Ne sont-elles pas en train de changer de sens face au monde devenu ouvert, au sein de nos sociétés devenues liquides (Bauman) et de nos identités devenues plurielles ? Quel est l'apport spécifique des intellectuels déplacés, parfois émigrés, à la culture européenne en général ? Ne seraient-ils pas porteurs d'un nouvel universalisme de par une situation qu'ils n'ont pas toujours choisie, mais qu'ils ont souvent assumée ou remplie pour donner un sens nouveau à leur existence ?