Gustave Thibon
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Gustave Thibon, le philosophe paysan comme il aimait à se décrire, n'a pas pu poursuivre ses études au delà de ses 13 ans. Il s'est formé seul tout en travaillant à la ferme familiale et a laissé une oeuvre philosophique de premier plan. Il a caché Simone Weil pendant la guerre et a publié en 1947 son livre posthume.

Gustave Thibon a peu quitté la ferme familiale ardéchoise où il est né en 1903 et a dû arrêter ses études à 13 ans pour aider ses parents. Passionné de poésie, il compense ce manque de formation par la lecture. Trop jeune pour combattre, la guerre de 14 le marque toutefois profondément. A 20 ans, il voyage un peu, Angleterre et Italie dont il apprend les langues, Afrique du Nord pour le service militaire puis revient en Ardèche et tout en travaillant la terre, se lance en autodidacte dans de vastes lectures, en particulier les grands philosophes et les mystiques et apprend seul latin, grec, mathématiques, allemand. Il commence à écrire dès 1934, La science du caractère, et publie une vingtaine de livres remarquables par l'originalité de sa pensée et l'intensité de sa quête spirituelle, où apparaissent ses thèmes préférés, la présence de la foi, la domination technique. L'Académie Française ne s'y trompera pas, qui le récompensera par deux fois, le grand prix de littérature en 1964 et le grand prix de philosophie en 2000. Pendant la seconde guerre mondiale, il cache dans sa ferme la philosophe Simone Weil. Il publiera à titre posthume, en 1947 son dernier ouvrage, La pesanteur et la grâce. Lui-même écrit jusqu'en 1993, à 89 ans, Au soir de ma vie, libre bilan d'une existence fertile. Il meurt presque centenaire en 2001.